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Mobilisation des AESH du Pays Haut le 16 janvier

© Pixabay_2743550
Grève des AESH du Pays Haut
16 janvier 2025

Jeudi 16 janvier dernier, les AESH du Pays Haut ont répondu massivement à l’appel à la grève de l’intersyndicale nationale, dont fait partie le SNALC, pour dénoncer des conditions de travail indignes qui les maintiennent implacablement dans la précarité, souvent sous le seuil de pauvreté. Elles ont manifesté devant l’inspection académique de Herserange.

 

Le SNALC Lorraine qui a soutenu leur mouvement, tient à souligner l’engagement fort et déterminé des AESH du Pays Haut pour obtenir des avancées en termes de reconnaissance professionnelle, et salue leur mobilisation inédite.

A cette occasion, le SNALC Lorraine a été reçu en audience à l’Inspection académique de Herserange pour porter leurs revendications. Le compte-rendu de cette audience est disponible ci-dessous.

COMPTE-RENDU DE L’AUDIENCE DU SNALC LORRAINE
POUR LES REVENDICATIONS DES AESH
AUPRÈS DE L’INSPECTION ACADÉMIQUE DE HERSERANGE
16 JANVIER 2025

La délégation du SNALC Lorraine a été reçue le 16 janvier 2025 à 14h par Mme Sophie Schmitt-Richard et M. Lilian Stempert, tous deux inspecteurs de l’Éducation nationale (IEN), responsables respectivement des circonscriptions de Longwy 2 et Longwy 1.

Dans un premier temps, le SNALC Lorraine a exposé aux inspecteurs les multiples difficultés rencontrées par les AESH :

Les  temps incomplets imposés par les contrats de l’Éducation nationale instituent de fait des rémunérations indigentes ne permettant pas aux AESH de subvenir à leurs besoins ni à ceux de leurs familles, et contraignent nombre d’AESH à exercer plusieurs emplois à la fois (quand cela est possible).

Les inspecteurs ont reconnu le turn-over important d’AESH dans leurs circonscriptions, sans pouvoir avancer de chiffres, ce que demandait pourtant le SNALC Lorraine – qui reviendra vers eux pour les obtenir.

Les conséquences désastreuses des PIAL (Pôles inclusifs d’accompagnement localisés), aux présumées vertus vantées par l’Éducation nationale, sont un vecteur essentiel d’instabilité professionnelle et de grande souffrance au travail. En effet, les PIAL sont non seulement incapables de répondre aux besoins réels des élèves en situation de handicap, mais ont également considérablement dégradé les conditions de travail des AESH qui subissent des emplois du temps éclatés et parfois modifiés à la dernière minute (ce qui met en péril un éventuel second emploi de subsistance), elles et ils doivent se rendre parfois sur le nouveau lieu de travail sans même un ordre de mission pourtant obligatoire pour être couvert(e) en cas d’accident du travail !

Afin de faire cesser de tels manquements inadmissibles (qui relèvent par ailleurs de la faute professionnelle de la part de l’administration) et afin de protéger les AESH dans le cadre de leurs missions, le SNALC Lorraine a insisté pour que l’administration délivre systématiquement, en temps et en heure, ces ordres de mission, lesquels doivent être le plus précis possible et mentionner le/les élèves notifiés afin d’éviter de possibles dérives et abus dont sont victimes certains AESH sur le terrain.

Les inspecteurs nous ont assuré être très vigilants quant à la délivrance de ces ordres de mission et ont exprimé la volonté de porter leurs efforts sur leur rédaction.

• En outre, les droits des AESH sont encore trop souvent bafoués : leurs droits ne sont pas toujours portés à leur connaissance, ce qui est source de maltraitance. À l’inverse, lorsqu’elles connaissent leurs droits et demandent à ce qu’ils soient respectés, il arrive qu’elles subissent des pressions. C’est ce à quoi sont confrontées notamment des AESH à qui il est demandé d’effectuer leur accompagnement en dehors de la classe, ou encore à qui l’on impose d’accompagner plusieurs élèves à la fois. Pour le SNALC, cela est inadmissible et doit immédiatement cesser.

À cela, les inspecteurs ont répondu que, pour mettre un terme à de telles irrégularités, les AESH devaient s’adresser directement et exclusivement aux supérieurs hiérarchiques compétents en la matière, à savoir au pilote du PIAL ainsi qu’à leur coordonnateur.

Le SNALC Lorraine a rappelé également que les AESH sont une catégorie professionnelle constituée à plus de 92% de femmes, et qu’une telle maltraitance institutionnelle était d’autant plus anormale et inacceptable.

• À ces difficultés subies par les AESH sur le terrain, s’ajoutent des situations de handicap de plus en plus complexes, nécessitant une formation adaptée et des conditions de travail à la hauteur de l’enjeu que représente une école qui se prétend inclusive.

Par conséquent, le SNALC Lorraine a porté les revendications exprimées par l’intersyndicale nationale en exigeant :

La création d’un corps de fonctionnaires de catégorie B dans la fonction publique d’État, qui seul, permettrait de reconnaître le métier d’AESH, et de les soustraire à un système qui en fait des personnels corvéables à merci ;

Une augmentation significative des rémunérations sur toute la carrière ;

La reconnaissance d’un temps complet sur la base d’un accompagnement élève de 24 heures, sans ajouter de nouvelles missions sur le temps périscolaire ;

L’abandon des PIAL (Pôles inclusifs d’accompagnement local), des PAS (Pôles d’appui à la scolarité), actuellement expérimentés dans quatre départements (Aisne, Côte d’Or, Eure-et-Loir et Var) ainsi que de la politique de mutualisation des moyens ;

Un recrutement d’AESH à hauteur des besoins véritables.

Les Inspecteurs ont assuré le SNALC Lorraine qu’ils veilleraient à la bonne application des textes réglementaires afin d’éviter les abus, et ont affirmé que les revendications des AESH seraient transmises à leur hiérarchie.

Ils ont écouté favorablement la proposition du SNALC Lorraine qui consiste à faire de la journée de pré-rentrée un moment réellement utile aux AESH (connaissance de leurs droits, des modalités pratiques de leur poste etc).

Le SNALC Lorraine lutte aux côtés des AESH afin qu’elles obtiennent un véritable statut, seul à même de les inclure comme membres à part entière de la communauté éducative !

Solange De Jésus,

Présidente du SNALC Lorraine